Les vergers

La Conserverie des Vergers est née de l’envie de sauvegarder les prés-vergers qui entourent nos villages du piémont alsacien. Quoi ? Pourquoi ? Comment ? Explications.


Une richesse

Le pré-verger est le mariage de l’arbre, de l’herbe, du lait, de la viande et des fruits : une prairie, fauchée ou pâturée, plantée d’arbres fruitiers hautes tiges.

 

Géré sans pesticide et sans engrais chimique, le pré-verger héberge de nombreuses espèces animales et végétales menacées, pour qui ce milieu remarquable devient à la fois zone d’alimentation, mais aussi de reproduction et d’hivernage. En France, 14 des 27 espèces d’oiseaux désignées comme « en déclin » par le Muséum national d’Histoire naturelle sont présentes dans les prés-vergers. Parmi elles, le torcol fourmilier, la huppe fasciée, le moineau friquet, la mésange nonette, le rouge-queue à front blanc, le bouvreuil, le gros bec et la chouette chevêche.

La diversité des espèces permet de préserver l’équilibre biologique. Les populations de ravageurs y sont maintenues à des densités faibles grâce à la présence de nombreux antagonistes. Les variétés rustiques résistent par ailleurs aux principaux champignons. La production en fruits est certes moindre qu’en verger spécialisé basse tige, mais elle est compensée par une production de fourrage et souvent du miel.

Source : OSAÉ – www.solagro.org


Un danger

On peut dénombrer dans les vergers des abords de Weiterswiller plus de 1000 arbres fruitiers productifs : cerisiers, quetschiers, mirabelliers, poiriers, pommiers, noyers. On peut aussi en dénombrer plus de 200 envahis par le gui, abîmés, ou morts. Et plus de 10% des parcelles retournées à l’état « sauvage ». À leur apogée, vers 1930-50, les prés-vergers couvraient une surface de plus de 500 000 ha. Du fait de la mécanisation, il n’en reste aujourd’hui que quelques 100 000 ha, soit moins de 0,5 % de la surface agricole.

 

Du vieillissement de la population découle probablement une grande partie de la difficulté à entretenir ce patrimoine. Une autre cause de cet abandon est lié au changement des habitudes de consommation. En milieu rural, on est passé en une génération d’une consommation alimentaire essentiellement autarcique à une consommation majoritairement dépendante de la grande distribution -et de la voiture. Et la distillation, grande consommatrice de fruits, a été fondamentalement freinée par la fin du caractère héréditaire des privilèges du propriétaire récoltant et la diminution de la consommation d’alcool.

Au vu des facteurs aggravants (âge avancé des arbres, sécheresses et tempêtes successives, désintérêt pour les vergers, mécanisation de l’agriculture), on peut imaginer que le phénomène de détérioration des vergers va s’accélérer dans les années qui viennent.


L’intérêt…

… environnemental

Selon la chambre d’agriculture « les vergers haute tige sont un espace vital aussi bien pour les espèces animales encore fréquentes que pour celles qui sont menacées. Plus de 1000 espèces d’insectes, d’arachnides et de myriapodes ont été dénombrées dans les vergers (…) où la biodiversité est nettement plus grande que sur une surface ouverte ». Par ailleurs, l’alimentation est responsable de 40% de notre empreinte écologique d’après une étude de Global FoodBanking Network. Alors autant commencer par là.

… antigaspillage

1000 arbres, c’est au moins 25 tonnes de nourriture par an, dont la majeure partie retourne directement à la terre, alors même qu’on s’inquiète de ne pouvoir satisfaire les besoins alimentaires de la population de la planète dans les années qui viennent.

… santé

Les nombreuses crises sanitaires et alimentaires (vache folle, lait contaminé Lactalis, œufs contaminés au fipronil, scandale de la viande de cheval, et la récente crise de la COVID19), le souci de notre santé, confirment la nécessité de nous réapproprier et de relocaliser notre alimentation, encouragent un retour au naturel et au « fait maison » , et viennent renforcer l’idée qu’il faut pérenniser ces vergers et leurs fruits.


Sauvons-les !

L’idée est simple : valoriser les fruits pour pérenniser les vergers, en les transformant en confitures, compotes, sirops, chutneys… Mais rien ne peut se faire sans l’adhésion des propriétaires. Nous leur avons donc proposé un partenariat.

 

En échange de l’autorisation de récolter les fruits dont ils ne veulent pas, L’Arbocal propose :

Vingt propriétaires ont déjà signé un accord ou proposé leurs fruits, ce qui représente plus de 150 arbres ! Si vous possédez des vergers, et que ce partenariat vous intéresse, rejoignez-nous !

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